04/11/2009

HOMMAGE AUX HUMBLES



Il n'y eut pas que Lafayette et Rochambeau pour soutenir les insurgés américains lors de leur guerre d'indépendance contre les Anglais. A coté d'eux, d'autres combattants français, volontaires ou pas, parmi lesquels les marins de la flotte royale, des humbles sans grade inconnus, furent tout aussi méritants.


Et, parmi ces derniers, des dizaines de landais se sont ainsi battus de l'autre coté de l'Atlantique. Ce sont en particulier les matelots ayant participé à l'expédition  de 1778 à 1779 à bord du vaisseau amiral le Languedoc

bataille navale de la Grenade

La première escadre qui prit la mer, en secret, pour aller attaquer les Britanniques, est celle  de Charles- Henri-Théodat comte.d'Estaing, vice-amiral. Constituée de douze vaisseaux et quatre frégates, elle quitta Toulon le 13 avril 1778.avant même que la guerre soit déclarée. 

Le vaisseau de ligne  Languedoc fier de ses 90 canons sur deux ponts, transportait  alors, outre l'équipage, une centaine de soldats des bataillons d'infanterie embarqués et 200 fusilliers marins du Corps Royal de la marine, portant l'effectif du navire à plus de mille hommes.

Louis-Henri de Boulainvilliers de Croy, natif de Brest en était le capitaine commandant. Le chevalier Jean-Charles de Borda,  lieutenant de vaisseau natif de Dax, y était major d'escadre et intendant.

Venus compléter l’équipage des provençaux, bretons ou basques, on retrouve plusieurs matelots, inscrits maritimes par obligation et "levés" dans les pays landais. Ce sont des gens de marine fluviale, mariniers, bateliers ou pêcheurs de l'Adour et de la Midouze, certains sans doute n'ayant jamais vu un canon. Lors de l’appareillage, aucun ne connaissait  d'ailleurs la destination de son voyage 

Ces marins d'eau douce durent, pour une cause qui devait leur échapper,  affronter la longue traversée de l'Atlantique, le mal de mer, les tempêtes, avaries et démâtages, les bordées ennemies, les combats, le scorbut, les maladies. Certains ne revinrent pas, d autres, revenus, ne rejoignirent la France que pour y mourir l'hôpital, à peine débarqués.


Puisque les archives de la marine royale ont conservé la trace de leur participation, ils méritent d’être cités.

Ceux de Mont-de-Marsan
Claude Baron dit Parrein - Jean Cadillon dit Barbedor - Jean Cazade dit Guindouille- Antoine Cazade cadet - Pierre Dandignon - Dominique Darnis- Joseph Desclaux dit Ponton -Jean Dubousquet -Bernard Duffau dit Baron - Jean Dupeyron dit Campet - Jean Duprat - Jean Lacroix- Pierre Lacroix - Jean Laserre dit Jean de Jautte - Jean Raisin - Pierre Sabatte ainé dit Chinon
Guillaume L'Epine dit Tartas † 21 11 1778 - Jean Dureau † 25 11 1778 - Jean Clavey dit Tony † 06 07 1779  - Raymond Mongin dit  Capuchin † 06 07 1779 - Estienne Biben † 22 11 1779 - Pierre Cazaux † 12 01 1780 - Antoine Hey † 21 01 1780 -

Ceux de Peyrehorade
Jean Cazaubon dit Cardinare - Bertrand Cazeaux dit Garaigue - Jean Cazeaux - Jean Degris - Bertrand Dupla - Gratien Lajus dit Marsan - Jean Lapegue - Henry Maisonnair -Arnaud Montfort - Bertrand Montrezion - Gabriel Peyre - Jacques Peyron - Jean Pouca - Pierre Sallenave - Jean Sangla cadet
Jean Fumier † 20 04 1778 - Jean Pinaquy † 02 05 1778 - Jean Dussarat † 06 05 1778 - Jean Treigts dit Harpilot † 31 12 1779 - Jean Barrere † 08 01 1780 -

Ceux de Dax
Marc Baulac - Jean Mele - Etienne Missotte -
Jean Bordouse † 08 11 1778 - Pierre Castagnet † 28 11 1778 - Vincent Lafitte † 02 10 1779 - Jean Pendanx † 03 01 1780

Ceux de Saubusse
Bernard Bayle dit Chevrier - Georges Bonnefont - Jean Despaux dit Menet - Jean Pommiers -Jacques Dumora dit  Tachu † 14 06 1778 - Jean Dussoir† 14 09 1779 - Jean Disabeau † 13 01 1780

Ceux d'Audon
Arnaud Bicaud - Vincent Cazeaux-
Pierre Cazaubon † 09 03 1778 à Toulon

Ceux de  Pontonx
Jean Degrand - François Ducasse - Jean Fabas - Bertrand Torris

Ceux de Mugron 
Jean Darbon - Jean Honye

Et
Bernard Tastet de Laurède, Pierre Cazenave de Hastingues, Jean Le Pegue de Sainte Marie de Gosse, Jean Portets de St Jean de Marsacq


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le Comte d'Estaing

Après trois mois de traversée (dont un mois de Toulon à Gibraltar!), l'escadre parvint à la baie du Delaware le 8 juillet .Du 29 juillet au 10 août 1778, l'escadre fait le blocus de Newport. Puis ce fut en novembre et décembre les Antilles : Martinique, Sainte-Lucie et Saint-Domingue.
Après la prise de Saint-Vincent, c est le 6 juillet 1779 que vint son heure de gloire lors de la grande bataille navale de l'île de la Grenade aux Antilles, et la victoire sur la flotte anglaise de l'amiral Byron.

La campagne prit fin en septembre 1779 après le blocus de Savannah en Georgie. Le navire rejoignit Brest le 7 décembre après une campagne continue de vingt mois, et fut désarmé le 18 décembre 1779.

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L'année suivante, le commandement du Languedoc fut confié au béarnais Jean-François d'Arros baron d'Argelos, lequel, à peine parti de Brest, éperonna un navire marchand


Le Congrès des Etats Unis déclara le 17 octobre 1778 :
« ... les officiers, matelots et soldats ont rempli tout ce que à quoi des Etats-Unis pouvaient s'attendre de l'expédition ....et ont tous de puissants titres à l'estime des amis de l'Amérique


* Source : Les combattants français de la guerre américaine- 1778-1783 - Ministère des Affaires Etrangères-1903
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