Le Conventionnel, Représentant du peuple en mission
….
et "la muscadine"
les représentants du peuple
Moins de cinq ans suffirent à
faire la réputation d’un modeste fils de notaire local de Mugron dévoré
d’ambition.
Lorsque éclata la Révolution, ce
jeune homme, pourtant ancien élève du collège d’Aire sur l’Adour dirigé par les
Barnabites, adhéra aussitôt aux idées les plus avancées, voire radicales, et
afficha par la suite une rancune frénétique contre l’Eglise, les prêtres, les
aristocrates, puis les modérés.
Sa carrière politique ne dura que
le temps de la Convention Nationale, du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795,
mais sa mémoire porte le poids des haines et ressentiments nés des souvenirs de
la triste période de la Terreur dont il a été considéré comme l’impitoyable
instrument en Gascogne.
On a dit qu’il fut un pourvoyeur
de la commission extraordinaire qui prononça une soixantaine de condamnations à
mort dans les Landes, Gers, et Basses Pyrénées. De septembre 1793 à avril 1794,
il a été estimé que dans le seul Gers où il officiait, 366 personnes (nobles,
fédéralistes, prêtres, religieuses) ont été victimes de réclusion.
Les qualificatifs les plus
explicites, parfois excessifs, lui ont été attribués : fanatique, cynique,
cruel, sanguinaire, cruel, atroce,
dépravé, grossier, dilapidateur, bourgeois au tempéraments d’épileptique, …et plutôt
porté sur le vin (A tel point qu’à Auch, la Société populaire aurait fixé ses
séances avant souper, préférant avoir affaire à lui à jeun). L’historien Taine,
sans doute un peu réactionnaire, n’hésita pas parler du « gorille féroce
et lubrique » lorsque « la pure brute apparaît »
Il est vrai qu’autorisé à prendre
toutes les mesures de salut public exigées pour lutter contre tous ceux
suspectés d’entraver la marche du gouvernement révolutionnaire, il fit la
chasse à ceux de l’ancien régime, « muscadins
et muscadines ci-devant nobles menant
une vie inerte et inutile", les parents des émigrés, les prêtres de la
religion "romano-esclave »,
« soutaniers et ex-soutaniers véreux »,
les Girondins, les modérés, les mous, les ennemis de l’intérieur.
En même temps, ce révolutionnaire
eut des rapports complexes avec ses compatriotes landais. Sa haine affichée des
aristocrates ne l’empêcha pas en effet de nouer une longue relation avec une de
ces ci-devant »
Le révolutionnaire acharné contre les nobles et l’aristocratie finit ses jours
en la compagnie de la ci-devant Jeanne Sophie de Foix-Candale, sa voisine de
jeunesse. Et, c‘est sans doute par les interventions de celle-ci et de sa sœur
aînée, qu’il protégea vraisemblablement, quand il le put, nombre de ses
compatriotes pendant les années de la Terreur.
S’il évita d’opérer dans son
département d’origine, c’est sûrement
pour ne pas y exercer les rigueurs et abus qu’il autorisa dans le Gers. Outre
l’engagement et l’exaltation du moment, ces abus et exactions, peuvent s’expliquer par la
pression générale subie par un homme ambitieux mais aussi surveillé, dont la
propre tête était en jeu en cas d’échec de ses missions. Il et en effet certain
qu’il a risqué, par ses protections, de compromettre son loyalisme et ainsi
devenir à son tour un suspect, et que son comportement dans le Gers permettait d’arrêter
les soupçons que sa conduite dans les Landes pouvaient faire naître.
Il n'en reste pas moins que le
personnage est difficile à cerner entre ambition et opportunisme, entre idéalisme
et fanatisme.
Conventionnel Pierre Arnaud DARTIGOEYTE
Qui était ce partisan de la
« Terreur » et qu’a-t-il fait pour sa triste renommée de tyran ?
Qui était cette
« muscadine » qui partagea ses dernières années ?
Quelle fut la liaison du
«Représentant du peuple» et de l’ «aristocrate » ?
Né à Mugron le 11 mars 1763 (rue
du milieu, aujourd’hui …rue Dartigoeyte), il a vingt six ans en 1789, et se
prénomme Pierre Arnaud. Il est le fils d’Arnaud Clément Dartigoeyte, bourgeois
et notaire royal du lieu, et de Jeanne Marie de Lannefranque son épouse depuis
1762, qui meurt prématurément le 19 septembre 1766 à l’äge de 42 ans.
Son père avait repris la
succession de son beau-père décédé le 9 janvier 1759
Elève du collège religieux du Mas, il poursuit des études de droit à Toulouse puis Paris. Avocat à 21ans il semble végéter auprès de son père dont il profite du crédit pour se mêler aux affaires municipales.
Il semble alors lié à la petite noblesse locale dont son père est l’avocat (tels les de Poyusan, et les d‘Antin d’Ars qui auraient financé son éducation). D’ailleurs, sa mère est une « ci-devant ».
D’un physique qu’on a dit disgracieux, mais aussi d’un esprit brillant, il a accès aux salons où, il se présente alors sous le nom d’Arnaud Dartigoeyte de Lamarque comme pour mieux être intégré dans ce milieu de la noblesse
Il prend naturellement le parti
de la noblesse locale et
de la bourgeoisie contre la démocratie montante, mais ne pouvant y percer, et
peut être par ressentiment et voyant la tempête arriver, change de camp et abandonne sa particule.
Doué d’un réel talent, mais plus
sûrement orgueilleux et désireux de se
faire un nom, « être quelque chose »,
dira t’il plus tard, il est élu, en septembre 1790, alors qu’il a 28 ans, administrateur
du district de Saint-Sever, l'un des quatre composant le nouveau département.
L’année suivante il en est le procureur syndic du directoire.
Bon orateur remarqué, il est élu
député des Landes à la Convention en septembre 1792, avec quatre autres avocats
- Jean Dyzès, déjà député à l’Assemblée Législative, Roger Ducos, président du
tribunal criminel du département, Jean-Baptiste
Lefranc, Paul Cadroy, et Jean Baptiste Pierre Saurine, évêque constitutionnel
de Dax, ancien député du clergé aux Etats Généraux. La première séance a lieu
le 21 septembre dans la salle du manège aux Tuileries.
LA SUITE FAIT L OBJET D'UNE NOTICE DETAILLEE AU FORMAT PDF
DE LA CONVENTION A LA TERREUR
PUIS THERMIDOR ET LA DISGRACE
DE LA CONVENTION A LA TERREUR
PUIS THERMIDOR ET LA DISGRACE
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